Des Ruines Romaines aux Tables du Monde : Pourquoi l’Héritage de l’Huile d’Olive Tunisienne est Inébranlable

🗓 23.12.25

Dans les steppes ensoleillées du gouvernorat de Kasserine, en Tunisie, la terre a récemment livré un secret qui confirme ce que nous, chez OLYFO, avons toujours su : cette terre est née pour produire de l’huile d’olive. Sur le site de Henchir el-Begar, des archéologues ont mis au jour un immense complexe industriel romain, doté de pressoirs monumentaux capables de traiter des tonnes d’olives chaque jour. Cette découverte identifie le site comme l’un des plus grands districts de production de toute la Méditerranée antique. Mais pour nous, ces géants de pierre ne sont pas de simples ruines ; ils sont les ancêtres de notre industrie moderne. Ils prouvent que le statut de la Tunisie en tant que producteur d’huile d’olive de classe mondiale n’est pas une tendance récente, mais une dynastie vieille de 2 000 ans, enracinée dans le sol même que nous cultivons aujourd’hui.

Mise à Jour du Cœur Industriel de l’Économie Oléicole Romaine

À Henchir el-Begar, les chercheurs ont révélé un centre de production d’huile d’olive extraordinaire qui a prospéré entre le IIIe et le VIe siècle de notre ère, montrant que la Tunisie était la superpuissance de l’« or liquide » du monde antique un titre que nous revendiquons à nouveau aujourd’hui. Le complexe romain a été conçu pour une domination industrielle absolue, avec vingt immenses pressoirs à poutre, des machines à levier en bois monumentales capables de presser de 12 000 à 18 000 kilos d’olives par an et par unité, chaque pressage pouvant traiter jusqu’à une tonne d’olives. Il ne s’agissait pas de petits moulins de village, mais d’un véritable complexe à l’échelle industrielle destiné à produire bien plus que ce que la population locale pouvait consommer, alimentant un vaste réseau d’exportation qui maintenait l’Empire romain en activité.

Cette merveille logistique de l’Antiquité fait écho à la résurgence de la Tunisie moderne sur la scène mondiale. Tout comme les navires romains transportaient autrefois notre huile aux quatre coins de l’empire, la Tunisie s’est récemment classée deuxième plus grand exportateur d’huile d’olive au monde, fournissant une huile vierge extra de première qualité à des marchés allant de New York à Tokyo. L’ingénierie colossale des pressoirs à poutre reflète l’importance de l’huile d’olive non seulement comme aliment et combustible, mais aussi comme produit d’exportation qui soutenait la richesse et le commerce trans-méditerranéen, établissant l’ADN « exportateur » qui définit encore aujourd’hui notre économie nationale.

La Maîtrise des Steppes Arides : un Terroir Intemporel

La continuité la plus frappante est peut-être la maîtrise de notre climat exigeant. Le domaine romain prospérait dans le massif du Jebel Semmama, une région où les oliviers s’épanouissent malgré des précipitations limitées, grâce à des techniques d’aridoculture qui restent une caractéristique de l’agriculture tunisienne. Aujourd’hui, nous nous appuyons encore sur cette méthode pluviale, qui espace naturellement les arbres pour partager les rares ressources en eau, stressant juste assez les olives pour produire la haute teneur en polyphénols que les consommateurs soucieux de leur santé recherchent. Les anciens agriculteurs de Henchir el-Begar cultivaient probablement les ancêtres résilients de nos variétés bien-aimées, la Chemlali et la Chetoui, prouvant que le secret du profil primé de notre huile est un partenariat durable avec cette terre aride, inchangé depuis des millénaires.

Une Tradition Vivante : l’Écho des Pratiques Anciennes dans la Tunisie Moderne

Au-delà des machines, les fouilles brossent un tableau vivant de la communauté humaine qui animait la récolte une tradition qui reste le cœur battant de la Tunisie rurale. Le site antique comprenait un marché officiel autorisé par l’empereur lui-même, servant de plaque tournante pour les ouvriers saisonniers et les métayers qui étaient le moteur de cette industrie une dynamique qui reflète la culture moderne de la maasra (pressoir) tunisienne. Aujourd’hui, la Tunisie reste l’un des principaux producteurs mondiaux où la récolte n’est pas seulement une tâche agricole, mais un phénomène social et un rituel communautaire. De novembre à février, familles et voisins se mobilisent avec filets et échelles pour cueillir les olives à la main, créant une atmosphère festive de travail partagé qui les relie aux rythmes saisonniers de leurs ancêtres.

Tout comme les Romains comprenaient que « la vraie richesse provenait des grands domaines agricoles », nous continuons de considérer nos oliveraies comme la sève qui soutient nos communautés rurales. Malgré les avancées technologiques, des méthodes d’extraction traditionnelles persistent aux côtés des moulins modernes pour préserver le caractère artisanal. De plus, le climat unique de la Tunisie permet à 95% des oliveraies d’être cultivées en agriculture biologique, une pratique ancrée dans des siècles de culture sans produits chimiques qui jette un pont entre le respect ancestral de la terre et la durabilité contemporaine.Le complexe oléicole romain de Henchir el-Begar offre plus qu’une merveille archéologique ; il révèle les racines profondes d’une tradition agricole qui prospère encore aujourd’hui en Tunisie. Des pressoirs à poutre monumentaux de l’Antiquité aux récoltes manuelles et aux oliveraies biologiques à travers le pays, l’huile d’olive demeure un témoignage vivant de la riche histoire et de l’identité culturelle durable de la Tunisie.  

Retrouvez l’article original sur : https://www.oliveoiltimes.com/production/archaeologists-uncover-massive-roman-olive-oil-complex-in-tunisia/142826